Architecture locale

Saint Amans de Pellagal est à la limite Ouest de la construction en pierre. Plus loin, dans la vallée, on trouvera principalement la brique crue ou cuite.
À l'origine, durant la période gallo-romaine, on observe un simple empilement des pierres issues du défrichement des terrains qui seront cultivés. Cet habitat rudimentaire, très dispersé car attaché aux terrains mis en culture, est situé en hauteur, soit en haut des pentes argileuses, juste au pied de la falaise calcaire, soit au sommet de celle-ci et plutôt en bordure.
Le but est toujours le même : se défendre d'un assaillant et offrir un glacis défensif protégeant au moins trois côtés de la construction.
L'habitat de fond de vallée semble alors inexistant.

Au moyen âge, avec l'évolution des techniques, la maison individuelle accueillant une famille et correspondant à une tenure, ressemble de plus en plus aux maisons les plus anciennes qu'on trouve encore actuellement : soit une cave voûtée, soit des fondations lourdes offrant une bonne assise à des murs épais (entre 70 cm pour les maisons basses et 1,50 m pour les murs plus hauts des fermes fortes et des maisons nobles - et jusqu'à 7 m pour certains châteaux des environs), une charpente en chêne pubescent, endémique de la région, juste équarri voire simplement écorcé et une couverture en tuiles canal (ou "tige de botte"). Plus rarement, on trouvera une toiture en "cul de four" ou en voûte de pierres (on verra plus loin pourquoi elles sont rares).
La cave, lorsqu'elle existe, possède une voûte romane s'appuyant sur un muret vertical de faible hauteur et de forte épaisseur.
Pour le montage des murs, même dans des bâtiments nobles, la pierre est gardée telle qu'elle est ramassée dans les champs. Elle n'est façonnée, à la massette et assez grossièrement, sans réel bouchardage, que pour les pièces d'angle et les contours des ouvertures. Le montage en pierre sèche est assez grossier, sans réelle précision, laissant des vides assez importants. Ces espaces sont comblés à l'argile de terrefort, employé massivement comme liant ainsi que comme enduit grossier.
Au mieux, la surface est protégée d'un fin enduit de chaux. Cet enduit peut être brut, gris ou blanc, ou coloré (avant sa réfection on a pu observer sur certaines pierres protégés de ma maison 7 couches successives d'enduit de chaux alternativement grise, blanche, ocre, rose et bleue)

La pierre employée est poreuse et sensible au gel. L'argile est assez stable à l'état humide, mais après dessiccation complète elle se dissocie en particules fines et le sable gréseux qu'elle contient la rend instable, fluide comme de l'eau. Au contraire, une humidité excessive la fait gonfler et entraîne la dislocation des pierres de l'édifice. il convient donc de protéger le mur et son faîtage de la pluie directe, mais il convient également de maintenir une humidité suffisante pour que l'argile garde son rôle de liant. Tout va bien tant qu'on utilise les matériaux traditionnels et une bonne ventilation des ouvrages, mais certaines "réfections", depuis la démocratisation du ciment, donnent des surfaces trop étanches et créent des tensions que les bâtisseurs de l'époque n'avaient pas prévues.
On comprendra également qu'un faîtage envolé, un incendie de toiture, vont, en un hiver amener une humidité suffisante dans l'épaisseur des murs pour les ruiner en peu de temps

 

 

 

Vue d'une cave voutée

cave

Appareil d'un mur en réfection

appareil

Joints d'un mur en réfection

joints

 

 

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Mis à jour le 20.03.2018