Jean Baptiste Louis d'Audebart de Férussac

La famille Daudebard est d'ancienne noblesse militaire, installée de longue date (et bien avant le XVème siècle) en pays agenais. On la trouve citée sous différentes orthographes :
Audebard, Audevars, Audevards, d'Audeberd, d'Audibert, d'Audebard et Daudebard
Son origine remonterait au temps de Charlemagne, mais rien n’indique qu’elle ait été particulièrement riche et puissante. Le titre de baron, dont se pare la famille de Férussac est sujet à caution et son origine demeure obscure. En 1606, les d'Audebard ont pris le nom du château-moulin de Ferrussac, en l'amputant d'un "r". Ce moulin fortifié, faisant partie de l’abbaye bénédictine de Saint-Maurin, était la propriété des comtes de Durfort et fut offert à Bertrand d'Audevars, Gouverneur pour le Roi à Casteljaloux.

moulin de Ferrussac

Moulin fortifié de Ferrussac


Ils portent, suivant les sources :
D'azur à trois bandes d'or accotés de trois croissants d'argent posés entre les bandes 2 et 1
ou
D’azur à trois fasces d’or accompagnées de trois croissants du même posés 2 au-dessous de la première fasce, 1 au-dessous de la seconde
ce qui est quand même très différent.
Je n'en ai trouvé nulle part représentation ni la trace dans l'enquête de noblesse de 1666 ni dans le Grand Armorial de France de 1696. La seule mention de la noblesse des d'Audevars de Férussac se trouve dans une "confirmation de noblesse" de 1754.
Les Audebard font la guerre de père en fils, de toute éternité et Alexandre Dumas fait d’un Monsieur de Férussac un mousquetaire du Roi (XVIIème siècle)


Jean Baptiste Louis d'Audebart de Ferussac nait le 30 juin 1745 à Saint-Pierre-de-Clairac, près d'Agen (et non Clérac comme on peut le lire parfois) de Joseph d'Audebard de Férussac (1676-1753), seigneur de Jouatas, et de Marie Anne du Lion de Gasques, qui se sont mariés en 1736.
Dans la génération de Jean Baptiste Louis, on compte au moins trois Férussac, chevaliers de Saint-Louis, Férussac père, capitaine au régiment de Besançon puis au prince de Condé, son frère aîné, Pierre, capitaine au régiment de Penthièvre, fusillé en 1795 à Quiberon, et un cousin, Jacques, au régiment de Forez.
Son père, Joseph d’Audebard, seigneur de Jouatas, lieutenant-colonel au régiment de cavalerie de Clermont-Prince, l’a fait entrer à l’École royale militaire. A sa sortie en 1762, après quelque temps dans l’Infanterie, il sert pendant vingt ans au 3ème Régiment d’Artillerie de Besançon. Il profite de ses loisirs d’artilleur, dans ses diverses garnisons, pour se livrer à des travaux scientifiques, et présente à l’Académie, en 1778, un mémoire géologique sur le massif de la Grande-Chartreuse, suivi de plusieurs articles insérés au Journal de physique. Il publie également des ouvrages de stratégie militaire.


En 1785, il se marie avec Marie Catherine Josèphe Rozet de La Garde et s'installe dans une ancienne métairie appartenant aux Chartreux de Cahors, le Chartron, transformée en prieuré vers 1513, puis en résidence privée au XVIIIe siècle. Elle a été acquise par Monsieur de Rozet dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, pour une somme d’environ 8000 livres. Le baron Charles Armand de Rozet de La Garde en a doté sa fille Marie-Josèphe, qui a épousé le baron Jean Baptiste Louis Joseph de Férussac. Le domaine, d’une cinquantaine d’hectares, produisait alors d’excellents vins.

La Métairie du Chartron

La Métairie du Chartron


Le 30 Decembre 1786 nait André Étienne Just Pascal Joseph François, son seul fils
Après la naissance de sa fille Marie Louise Charlotte Joséphine en 1790, alors qu’il poursuit des recherches considérables sur les mollusques de la vallée du Lot, il demande et obtient sa retraite. Il n’est pas impossible que cette demande de retraite ait des raisons politiques, et qu’il s’agisse, comme l’a indiqué B. Belhoste, d’une "émigration de l’intérieur". Les événements politiques vont d’ailleurs changer ses plans. En 1791, se sentant menacé, il conduit sa famille à Arbois dans le Jura et rejoint l’armée de Condé. Il commande l’Artillerie de l’avant-garde sous les ordres du duc d’Enghien, et ne rentre en France qu’en 1801
Marie-Josèphe Rozet de Férussac revendra son domaine le 22 germinal an XII (12 avril 1804), par-devant maître Pons, notaire à Lauzerte.
Quelques mois plus tard, le 5 thermidor an 12 (24 juillet 1804), Marie Catherine Josèphe Rozet de Férussac, rachète la propriété familiale de La Garde en Calvère, vendue onze ans plus tôt à Jean Lugan, notaire à Lauzerte, et toute la famille s'y installe.
À son retour en France, en 1801, il poursuit ses travaux malacologiques avec la collaboration de son fils, dont il paraît avoir été l’unique professeur en ce domaine. Il a perdu une partie de sa fortune pendant la Révolution, mais il n'y a pas d'élément précis à ce sujet, et tout indique que cette fortune était déjà passablement réduite avant la Révolution.
Durant cette période, outre sa "méthode naturelle" de classification des mollusques non marins, il produira de nombreux manuscrits non publiés portant sur les sciences, les arts, le langage, l'anthropologie culturelle, mais aussi un mémoire sur l'histoire de la Révolution. Il écrira aussi des mémoires conchyliologiques, malacologiques et entomologiques qui seront présentés par son fils André à l'Académie des Sciences.
En 1813, il est élu au poste de maire de Saint Amans de Pellagal, commune dont dépend La Garde en Calvère. Il meurt en 1815 au château de Lagarde, sans avoir eu le temps de terminer son grand ouvrage sur les mollusques non marins.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

uniforme artillerie

Uniforme du 3ème Régiment d'Artillerie

 

insigne artillerie

Insigne du 3ème Régiment d'Artillerie de Besançon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

drapeau armée de Condé

Drapeau de
l'Armée de Condé

 

 

 

 

 

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Mis à jour le 05.03.2018