Il y a bien sûr autant de types de mottes que de Seigneurs. Ces mottes sont aussi dépendantes du type de sol, du nombre de personnes à protéger, de l'importance de la garnison et de nombreux autres éléments divers et variés. Ce dont on est sûr, c'est que toujours, dans les premiers temps où les mottes se sont développées, au Xème siècle, la tour ou donjon était en bois. Cela permet une construction rapide et, par ailleurs, à cette époque, seul le roi peut décider de l'édification d'une forteresse en dur. On sait aussi qu'il faut presque un siècle pour tasser une butte de terre suffisamment pour y construire un édifice solide dépassant la hauteur d'un étage. Donc, les constructeurs de l'époque commençaient par construire la tour en s'appuyant sur le sol original, puis creusaient les fossés et emmottaient les fondations du donjon. C'est d'ailleurs ce que montre cet extrait de la tapisserie de Bayeux : les hommes travaillent à édifier la motte du château de Hastings alors que le donjon est déjà construit.
De même, les étançons de bois découvert lors des fouilles de la motte castrale de Gisors, par exemple, prouvent que la construction s'appuie bien sur le sol naturel et non sur les terres rapportées. Les constructions lourdes en pierres maçonnées sont venues bien plus tard, lorsque la motte de pierre et de terre était stabilisée.
La tapisserie de la Reine Mathilde, à Bayeux, montre plusieurs autres exemples de mottes castrales d'importance diverses, avec des constructions en bois ou en pierres, ce qui indique clairement que ces deux types d'édifices ont coexisté à la même époque, dans la deuxième moitié du XIème siècle. Les quelques scènes suivantes montrent les châteaux de Dol, de Rennes, de Dinan, de Bayeux de Rouen et de Pirou
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Vous pouvez voir, dans cette dernière illustration, le château de Pirou, à gauche, construction massive de pierres maçonnées, avec de hautes murailles qui prennent pied en bas de la motte. Dans le fossé nage une oie, partie intégrante de la légende de Pirou.
La tapisserie du château de Pirou, postérieure à celle de Bayeux, montre, en illustrant l'histoire du château qui l'a vue naître, des détails intêressants sur la construction. La légende prétend que les occupants du premier château, assiégés par les Normands, se sont transformés en oies pour voler loin de la bataille, et que les assiégeants ont trouvé un château vide, qu'ils ont détruit.
Lors de la reconstruction, une technique différente et plus moderne sera employée, avec une construction maçonnée dont les murs entourent la motte, celle-ci servant à surélever le donjon. C'est le château que nous voyons, plus haut, dans la tapisserie de Bayeux
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Mis à jour le 17.03.2018